Séduites …

Qu’est ce que la vérité ? C’est la question que Pilate a posée à Jésus lorsqu’il devait décider s’il fallait le condamner ou le libérer.

En réalité sa question est intéressante ! Et on aurait sans doute tous souhaité que Pilate prenne un peu plus de temps pour y réfléchir, et qu’il soit prêt à en accepter la réponse…

D’ailleurs c’est un souhait que nous étendons de façon plus générale à toutes les personnes qui n’ont pas accepté Christ comme le seul sauveur, à cet athée persuadé que la morale est une invention de l’homme, ce musulman qui pense que Dieu récompensera sa vie pieuse, ce parent qui revendique le fait de laisser à son enfant le choix d’être un garçon ou une fille, …

Mais est ce que nous, nous avons vraiment trouvé la vérité ?

Au regard des exemples cités plus haut, il est vrai que nous pouvons être vraiment reconnaissantes que Celui qui est la Vérité se soit révélé à nous et que nous ayons pu comprendre notre état de péché devant Dieu et son salut merveilleux par Jésus Christ.
Mais est ce que cela suffit ?

Pour notre salut, entièrement.
Pour notre vie de chrétienne, pas si sûr…

La vérité est un sujet qu’on retrouve du début à la fin de la Bible. L’ensemble de cette parole est même appelée « LA vérité » (Jean 17. 17). C’est dire l’importance qu’a chacune des révélations que Dieu nous fait dans la Bible.

Les premières pages de la Bible introduisent en quelque sorte la place que Dieu donne à la vérité et la place que l’homme choisit de lui donner.

« Or le serpent était plus rusé qu’aucun animal des champs que l’Éternel Dieu avait fait. Il dit à la femme : Dieu a-t-il vraiment dit : Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? La femme dit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin ; mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas, et vous n’y toucherez pas, de peur que vous ne mouriez. Le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez pas certainement ; car Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez vos yeux seront ouverts, et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l’arbre était bon à manger, qu’il était un plaisir pour les yeux, et que l’arbre était désirable pour rendre intelligent ; elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi à son mari [pour qu’il en mange] avec elle, et il en mangea. Leurs yeux à tous les deux furent ouverts, et ils surent qu’ils étaient nus ; ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s’en firent des ceintures. » Genèse 3. 1-8

Il m’est souvent arrivé de penser qu’Eve était une femme qui manquait un peu de jugeote et qui avait irrémédiablement gâché une situation merveilleuse pour elle (et pour nous aussi accessoirement …).
Pourtant je dois bien reconnaître que j’ai tendance à agir de la même façon qu’Eve et qu’à sa place je n’aurais malheureusement pas mieux géré la situation. Une fois ce fait reconnu, on peut facilement réaliser que si Satan a influencé Eve avec une telle facilité, il a dû continuer à utiliser ce procédé si efficace avec toutes les autres femmes.
Il faut bien se rendre compte que ce n’est pas pour rien que Dieu nous a donné certaines informations sur Satan, et réaliser que rien n’est plus satisfaisant pour Satan que d’être à la place de Dieu, et que les créatures de l’Éternel Dieu l’écoutent lui plutôt que Dieu… Quelle victoire pour lui…

Le Seigneur Jésus lui-même l’appelle le père du mensonge et nous avertit sur ses caractéristiques :

« Lui a été meurtrier dès le commencement, et il n’a pas persévéré dans la vérité, car il n’y a pas de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur et le père du mensonge. » Jean 8. 44

Je trouve que cela nous donne une grande responsabilité : qui voulons-nous écouter et glorifier ?
C’est une responsabilité à laquelle nous sommes doublement confrontées ; en tant que créature et en tant qu’enfant de Dieu…

« Ecouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers. » 1 Samuel 15. 22. Ecouter Dieu et lui obéir, c’est donc le glorifier et l’adorer !

En Esaïe 14. 12-14 et en Ezéchiel 28. 12-19 on trouve des détails sur qui était vraiment Satan. C’était un chérubin aimé de Dieu, il était beau, sage et parfait et de ce que nous lisons, il était certainement tout particulièrement créé pour apporter la gloire à Dieu par le biais de la musique. Il est maintenant déchu et plus jamais Dieu ne parle de lui avec ces termes élogieux. Il est souvent présenté dans la Parole comme un serpent, ou un dragon. Mais quand dans 2 Corinthiens 11. 14 la Parole nous avertit de nous méfier de Satan déguisé en ange de lumière, on ne réalise peut être pas assez que c’est un rôle qu’il a tenu pendant une durée excédant notre notion du temps, qu’il en connaît tous les aspects et qu’il est à même de nous tromper bien plus facilement que ce que nous voudrions reconnaître. Il est dit que sa sagesse a été corrompue mais pas qu’elle a été annulée.
Gardons-nous de l’imaginer laid, bête et méchant et de nous sentir de taille à lutter contre lui. Il est le chef puissant de ce monde et de toutes les créatures qui se sont rebellées contre Dieu et nous ne pouvons le vaincre qu’en nous réfugiant auprès de Celui qui l’a vaincu définitivement et qui nous donnera la victoire sur lui.


Si on revient à la scène de Genèse 3, on peut y relever plusieurs points qui nous montrent que malgré le cadre extraordinaire dans lequel elle se déroule, elle est en réalité d’une banalité et d’une simplicité surprenante et cela doit nous rendre attentives à des situations de notre vie où finalement le même genre de scène peut se dérouler chaque jour…

● Le mensonge est souvent subtil et ressemble à la vérité, l’apparence n’est donc pas une garantie. L’échange entre Eve et Satan mentionne chaque fois ce que Dieu avait dit, cela paraît être un fidèle rapport de la Parole de Dieu. Le mensonge a été très subtil, il n’a pas nié tout en bloc, inventé une version aberrante, choquante à entendre.
Satan procède de la même façon dans nos vies ; il nous souffle des choses qui ressemblent si fort à des vérités que nous ne remarquons même pas qu’elles ne reflètent pas la pensée de Dieu. C’est un danger assez sérieux pour nous car il se présente extrêmement souvent ; dans les livres et les articles que nous lisons, les vidéos que nous regardons, dans les échanges avec nos voisins, nos collègues, nos amis, nos frères et sœurs en Christ. On peut en effet être facilement touché et convaincu par une idée présentée avec l’apparence d’une logique imparable, ou émise par des personnes considérées comme expertes en la matière, ou qui paraît spirituellement élevée. Ce dernier cas est peut-être le plus subtil.
Le fait que ce que Satan nous dit contient 95% de vérité endort notre vigilance et on ne se rend pas compte que les 5% restants peuvent être la source de réactions, de sentiments, de comportements et de décisions qui ne sont pas à la gloire de Dieu.
Les promesses annoncées par Satan ont l’air très spirituelles ; vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal… Mais en réalité il n’est question que d’orgueil et de convoitise.
Croire à des mensonges ne se résume pas à croire des choses qui sont opposées de façon flagrante à ce que nous connaissons de Dieu et de sa Parole. Satan ne fait pas croire les mêmes choses à l’incroyant et à l’enfant de Dieu mais le but est toujours le même ; éloigner l’homme de Dieu.

● Les éléments que Eve peut voir l’encouragent tous à croire Satan…et on voit ce qu’on veut bien voir…
Il faut bien se dire que si notre désir n’est pas uniquement de connaître la volonté de Dieu et de la faire, nos pensées seront guidées par d’autres désirs plus ou moins consciemment. On a alors souvent tendance à voir ce que nous avons envie de voir, c’est-à-dire des éléments tangibles qui nous confortent dans ce que nous avons décidé de croire. Pour Eve c’était le fait que l’arbre était bon à manger, qu’il était un plaisir pour les yeux, et qu’il était désirable. Y avait il un seul de ces éléments qui était faux ? Non…
Si nous sommes attentives à nos motivations, nous pouvons éviter ce piège. Prions alors pour que l’Esprit soit libre en nous pour faire le tri entre nos propres pensées et celles de Dieu.
Les choses qui nous paraissent légitimes, logiques et désirables ne le sont peut être que dans notre cercle limité de raisonnement.
Comment pouvons nous penser être plus aptes dans notre appréciation et estimation des choses que notre Créateur, comme si nous avions une vision plus précise et plus globale que Lui…il n’y a que la folie de l’homme qui arrive à s’en convaincre.

● Les conséquences des choix de Adam et Eve les ont d’abord confortés
dans leurs choix.
Quand Adam et Eve ont choisi de croire Satan plutôt que Dieu, ce qui s’est passé les a clairement conforté dans leur choix ; leurs yeux ont été éclaircis, ils ont effectivement compris bien des choses sur le bien et le mal, ils ont été rendus intelligents ! Cela n’était pas un effet placebo, c’était bien réel !
Le choix d’Adam et Eve ne concerne pas un sujet pour lequel Dieu leur a laissé leur discernement pour guide mais un point sur lequel Il leur avait laissé des instructions précises et qu’Adam et Eve étaient tentés de nuancer.
Dieu nous enseigne sa pensée dans la Parole et à partir du moment où nous cherchons comment cette Parole peut davantage correspondre avec ce que l’on souhaite on ne peut pas s’attendre à avoir l’esprit clair et disposé à discerner la vérité. Et bien souvent quand nous persistons les circonstances peuvent très bien nous donner raison, tout simplement parce que nous obtenons ce que nous avons convoité et que notre chair est satisfaite.

● Les mensonges que Satan nous fait croire sont toujours plus graves que ce qu’il n’y paraît au premier abord. Quand Dieu entre dans la scène, tout semble apparaître sous un nouveau jour. Satan disparaît et ce qu’il disait apparait sous son vrai jour, alors que quelques versets plus haut cela apparaissait comme une évidence à entendre.
Adam et Eve qui semblaient en maîtrise de leur choix en n’agissant qu’après avoir utilisé leur intelligence, leur logique et leur raisonnement semblent maintenant n’être que deux êtres confus dans leurs actes et leur interventions, pitoyables et lâches dans leur défense.
Le fruit qui paraissait si désirable nous apparaît tellement secondaire à côté de la position privilégiée d’Adam et Eve : ce merveilleux jardin, cette communion avec le Dieu créateur… On se demande comment il a pu un jour sembler préférable de cueillir ce fruit défendu plutôt que d’obéir à Dieu.
Tout a changé. Pourquoi? Parce que la présence de Dieu a remis
chaque chose et chaque créature à sa place. Cela pose le doigt sur ce
qui peut nous tromper dans notre façon de voir les choses. Les pensées que nous avons ne sont pas nécessairement fausses tout comme dans cet exemple le fruit était effectivement bon, effectivement capable de donner du discernement. Mais mettre ses pensées, ses désirs et ses convoitises avant la Parole nous conduit à pécher.
La désobéissance n’est pas anodine aux yeux de Dieu, même
pour des sujets qui nous paraissent peu importants.
La désobéissance
c’est avoir choisi de ne pas écouter la voix de Dieu. Ne pas écouter sa
voix c’est ne pas lui accorder la légitimité qui lui est due, c’est ne pas lui
donner sa place de Dieu: c’est de l’incrédulité.


Est ce que nous sommes supposées nous battre contre ces mensonges, être des Eve plus spirituelles qui ont de meilleures réparties quand Satan vient les voir ?

Heureusement Dieu a prévu mieux que ça pour nous. Il nous a fait don de l’Esprit de vérité et en plus, cet Esprit il a choisi de le faire demeurer en nous !
Quel soulagement de ne pas avoir à lutter seules…
« Quand celui là; l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité » Jean 16. 13.
Utilisons nos forces pour écouter ce que l’Esprit dit en nous. C’est l’Esprit de vérité, alors qui mieux que lui peut filtrer les vérités et les mensonges que nous entendons ?

Quand Dieu place ce désir en nous de grandir dans la vérité on est étonnées de voir avec quelle clarté l’Esprit impose à notre esprit des vérités ignorées jusque là et nous pointe avec douceur les mensonges auxquels nous nous accrochons.

Soyons sans crainte, Dieu ne nous condamne pas (Romains 8. 1). Mais souhaite nous voir grandir dans la grâce et “que la vie de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle” 2 Corinthiens 4. 11. Il nous aime trop pour ne pas nous pousser et nous accompagner dans ce chemin.
L’action de Dieu en nous pour nous transformer à la ressemblance du Christ est la plus belle bénédiction prévue par Dieu pour nous sur la terre.

M.T

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