Être fille au pair dans des familles

J’ai toujours aimé m’occuper d’enfants, mais je n’avais jamais envisagé de faire fille au pair. Contre toute attente, Dieu a placé ce service sur mon chemin, et ce dans plusieurs familles. J’aimerais simplement te partager ce que j’ai pu expérimenter et apprendre, et t’encourager si Dieu a mis ce désir dans ton cœur !
Je crois que les familles chrétiennes et les enfants tiennent une place toute spéciale dans le cœur de Dieu. On peut aussi voir à plusieurs reprises, dans les évangiles, Jésus s’approcher des jeunes enfants. En voici quelques exemples :

Je cheminerai tout doucement au pas de ce bétail, qui est devant moi, et au pas des enfants. Genèse 33. 14

Et ayant pris un petit enfant, il le plaça au milieu d’eux ; et le prit entre ses bras. Marc 9.36-37

Quiconque reçoit un seul petit enfant tel que celui-ci en mon nom, me reçoit. Matthieu 18.5

Il y a beaucoup à dire sur ce sujet, mais voici les points qui me paraissent les plus importants !
Tout d’abord, il est utile d’apprendre à observer : quand on arrive dans une famille, il faut être « éponge », repérer les habitudes de la maman et de la famille, de façon à être rapidement autonome, pour être vraiment une aide. Concrètement, cela veut dire :

  • Repérer la place de la vaisselle dans les placards (notamment pour pouvoir vider seule le lave-vaisselle !)
  • Repérer la façon de plier le linge, de ranger le frigo, les provisions… 
  • Repérer ce que les enfants font habituellement seuls, et ce pour quoi ils ont besoin d’aide. Notre présence dans la famille ne doit pas “déresponsabiliser” les enfants : il ne s’agit pas de tout faire à leur place et ainsi de les laisser se faire servir ou devenir paresseux.


C’est profondément bénéfique et enrichissant de voir une manière de fonctionner différente de ce que l’on a toujours connu dans notre propre famille. J’ai découvert beaucoup de nouvelles recettes, une autre manière de gérer les courses, le budget…, qui sont de bonnes astuces à appliquer facilement au quotidien !
Par cela, on apprend aussi à renoncer davantage à soi, à se soumettre aux autres. Il faut être prête à se plier aux habitudes de la maman, à respecter les « petites manies » qu’on a toutes sur tel ou tel point. On est là pour être une aide, pour soulager le quotidien de la maman : il faut donc qu’elle puisse déléguer avec l’assurance que je ferai les choses comme elle le souhaite, de sorte qu’elle n’ait pas besoin de repasser derrière mon travail.

Être fille au pair m’a également fait beaucoup grandir spirituellement. Cela demande de la dépendance au quotidien, notamment dans l’éducation, la relation avec les enfants : même s’ils doivent me respecter et m’obéir, je ne suis pas leur maman. Ce n’est pas une place évidente, et il faut de la sagesse pour savoir comment agir dans telle ou telle situation, pour avoir un bon équilibre. Mais c’est également un privilège car c’est une relation toute spéciale que l’on peut avoir avec eux, qui diffère de celles qu’ils connaissent.
Il faut aussi demander la sagesse divine pour répondre à leurs questions qui sont parfois déroutantes, tant sur des sujets « sensibles » qu’ils entendent à l’école, que sur la foi, sur Dieu – questions qu’ils posent parfois à des moments où l’on ne s’y attend pas !
Tout cela renforce la confiance en Dieu, car les moments où l’on se sent incapable d’être à la hauteur reviennent bien souvent ! Il s’agit alors d’apprendre à déposer à Ses pieds ces responsabilités : un long trajet en voiture, la charge des enfants quand la maman est à la maternité…

Ensuite, la relation qui s’installe lorsque l’on est fille au pair est, dans une certaine mesure, très intime, puisque l’on est plongée dans le quotidien d’un couple, d’une famille et il n’y a là aucun filtre. C’est très enrichissant, car on peut ainsi avoir des moments privilégiés de discussion avec les parents ; tous ces échanges (parfois sur des thèmes très personnels, que seule cette vie commune rend possibles) m’ont fait beaucoup de bien et m’ont permis de grandir dans ma foi !

Pour autant, il est important de se rappeler que la bonne santé de cette relation n’est pas évidente ou naturelle, de la même manière qu’elle ne l’est pas dans un couple, dans une amitié : il faut en prendre soin, et une bonne communication est donc fondamentale !
Concrètement, cela signifie qu’il s’agit d’installer un climat de confiance dans lequel on puisse oser se dire les choses en toute simplicité, dans les deux sens ; poser des questions, être disposée à accepter les remarques et les conseils… De mon expérience dans différentes familles, j’ai trouvé qu’il était toujours utile et appréciable de faire, au bout de quelques jours – dès que l’on commence à être un peu rôdée ! –, un point sur la période, pour définir précisément les attentes des deux côtés, les besoins, les habitudes…

Comme je l’ai déjà dit, passer quelques semaines ou quelques mois dans une famille est synonyme de beaucoup de partage : on partage les mêmes joies et les mêmes peines du quotidien. Par exemple, j’ai pu vivre la naissance d’un enfant dans plusieurs familles, et mon cœur est rempli de reconnaissance pour cela. Faire tourner seule la maison est un réel défi, sur le plan matériel autant qu’émotionnel, car il faut gérer les réactions des grands… Et pourtant, c’est un si grand privilège de pouvoir partager ce moment de vie fort avec eux !
En parallèle de cette intimité, je pense qu’il est quand même important de maintenir, dans une certaine mesure, une sphère privée, surtout lorsqu’on loge sur place. Bien sûr, cette intimité est heureuse et enrichissante, mais ce n’est pas pour autant une « fusion », et il est utile d’apprendre à être présente et efficace sans pour autant s’imposer. La famille a besoin de moments « juste entre eux », et nous aussi… Pour cela aussi, il faut de la dépendance et de la sagesse !

Enfin, la discrétion est de mise ! En étant immergée dans une famille, on peut parfois assister à des moments de tension dans le couple, de disputes, ou d’événements familiaux privés, de questions de foi « sensibles » partagées… C’est important de respecter cette intimité familiale ! On ne doit pas en parler autour de nous, et spécialement en tant que filles on doit veiller à ça. Cela est aussi un aspect de ce qu’est réellement être une aide.
Il est également important de se tenir en retrait. Ce sont des moments délicats, qui peuvent être parfois un peu embarrassants pour les parents ; il faut donc être attentive à ne pas cultiver cet embarras, en restant discrète pour les laisser gérer la situation comme ils le feraient normalement, s’ils étaient juste en famille.

Surtout, soyons vigilantes à ne pas les juger ou adopter une attitude qui leur fasse penser qu’ils le sont ! La présence d’une fille au pair dans la famille ne doit pas figer ou paralyser la vie familiale, ce qui peut arriver si les parents se sentent observés. ( »Tant que nous ne sommes pas juste entre nous, il nous faut conserver une belle apparence ») Il ne faudrait surtout pas être un frein aux pardons et réconciliations, ils doivent pouvoir rester naturels !


Pour conclure, être fille au pair est un service qui peut facilement être placé sur notre chemin en tant que fille célibataire : un service plein de défis, mais aussi accompagné de beaucoup de joie, de bénédiction et de croissance !

Ainsi donc, comme nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux de la maison de la foi.  Galates 6,10

Merci aux contributrices d’avoir proposé cet article !

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